Enceinte, quels risques infectieux alimentaires ?

La toxoplasmose est une maladie liée à un parasite (toxoplasma gondii) ubiquitaire (présents à de nombreux endroits).  Le plus souvent asymptomatique, elle peut être grave chez les personnes immunodéprimées et le fœtus (risque de complications neurologiques, oculaires, mort in utero). Si la femme enceinte a déjà été en contact avec le parasite avant sa grossesse, elle est considérée immunisée, autrement dit un nouveau contact avec ce parasite est sans danger pour elle ET pour l’enfant. C’est pourquoi un dépistage sérologique obligatoire est réalisé en début de grossesse pour savoir si vous êtes immunisée ou non. Dans le cas contraire, vous serez surveillée (via vos prises de sang) tout au long de votre grossesse. A ce jour, seul 25% des femmes françaises seraient immunisées, pour les autres quelques précautions s’imposent alors.

Source : Toxoplasmose : état des connaissances et évaluation du risque lié à l’alimentation : rapport du groupe de travail « Toxoplasma gondii » de l’Afssa – décembre 2005

Pour plus de précisions : en pratique, la réglementation française sur la congélation des viandes impose que sont « seuls autorisés les processus permettant d’obtenir une température inférieure ou égale à –12°C en tous points du produit » (arrêté du 26 juin 1974 publié au JORF le 31 juillet 1974). Pour les plats cuisinés et toute autre denrée d’origine animale vendue surgelée, cette température maximale est de –18°C. Cela signifie que la viande surgelée industriellement peut être considérée comme produit sans risque vis-à-vis de T. gondii, ce qui n’est pas le cas pour une congélation familiale qui peut être insuffisante pour détruire les kystes. Il est souligné que la surgélation des végétaux est quant à elle inefficace vis-à-vis des oocystes.

La listériose est une maladie causée par une bactérie appelée Listeria monocytogenes. De nombreux aliments peuvent être contaminés, cette contamination pouvant avoir lieu à tous les stades de la chaine alimentaire (culture, production, stockage). Bien qu’en France l’infection reste rare ses conséquences en cas de contamination peuvent être potentiellement sévères (infection du système nerveux central, septicémie). Cette bactérie peut sembler redoutable, d’autant qu’elle n’altère ni l’aspect, ni l’odeur, ni le goût de l’aliment.

Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement spontané, un accouchement prématuré, ou une infection néonatale grave. Les premiers symptômes, chez la femme enceinte, n’apparaissent qu’entre 2 semaines à 2 mois suivant la consommation de l’aliment contaminé.

Quelques précautions s’imposent alors, même pour les femmes immunisées contre la toxoplasmose …

Source : Fiche récapitulative des aliments déconseillés – Alim’Mater.

Le conseil le plus simple à donner mais je vous l’accorde, pas toujours le plus évident à mettre en pratique, c’est de mettre de côté temporairement l’ensemble des aliments susceptibles d’être contaminés (voir la liste ci-dessus).

Enfin, je vous invite à consulter mon article « Comment lutter contre les bactéries dans ma cuisine ? « , une ressource utile pour limiter le risque de développer une toxi-infection alimentaire, dont certaines bactéries aux jolis noms barbares vous sont probablement familières (Escherichia coli, Campylobacter, Salmonella, Yersinia enterocolitica, Listeria monocytogenes…).